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Croyances et mythes de l’orientation professionnelle

Dernière mise à jour : 26 juin 2021

Croyez-vous toujours que ce sont les cloches qui amènent les petits œufs de Pâques ? Non bien-sûr, vous avez cessé de croire à ce mythe inoffensif depuis bien longtemps. Néanmoins, la croyance en certains mythes façonnent nos parcours scolaires et professionnels, parfois avec des conséquences plus dommageables…



Qu’est-ce qu’une croyance/ un mythe ?

Les croyances

Pour le dire très simplement, une croyance est une phrase que nous pensons vraie.


Très souvent, une croyance va être une généralisation et / ou un jugement ("ce n’est pas bien de"). Ces généralisations et jugement peuvent porter sur nous-mêmes "je suis manager, je dois montrer que je ne me fais pas marcher sur les pieds", sur les autres "elle/il est vraiment trop sensible" ou sur le monde "de nos jours, les jeunes ne savent plus bosser"


Nous avons tous.tes des croyances et c’est bien souvent par ce biais que nous nous exprimons aux autres (généralisations, jugements…) comme nous l’avons vu lors de l’article sur la CNV.


Ces croyances ont plusieurs fonctions :

  • nous rassurer sur notre vision du monde

  • nous donner des explications lorsque nous en manquons

  • nous donner un sentiment d’appartenance à un groupe social et donc éviter de nous sentir seul.e

Ces croyances individuelles, peuvent nous avoir été inculquées par notre entourage, par l’école ou par la société en général.


Les mythes

A l’échelle collective, il existe aussi des croyances, que l’on peut appeler des mythes, au sens où ils sont partagés par un grand nombre de personnes mais qu’ils ne reposent sur rien de tangible. Ils existent parce que tout le monde y croit et qu’ils sont partagés par notre imaginaire commun. Ceci est très bien expliqué dans Sapiens de Yuvak Noah Harari. Il y détaille par exemple que les fondements de notre société reposent sur des croyances collectives : la démocratie, l’argent…


Il peut parfois être difficile de déceler toutes nos croyances car elles sont souvent ancrées en nous depuis toujours et partagées par notre entourage. D’ailleurs, toutes les croyances individuelles ou mythes collectifs ne sont pas négatifs. Si certaines de mes croyances me permettent d’agir positivement, me donnent confiance et énergie pour agir, on parle alors de croyances aidantes.

Pour certaines personnes, croire que "quand on veut, on peut", "dans la famille, on a toujours fait médecine" peut être un élément moteur dans l’atteinte de leur objectif.



Pourquoi et comment travailler sur nos croyances ?


Impact des croyances limitantes

Comme nous l’avons vu, les mythes et croyances ont pour but de maintenir un ordre social, de simplifier notre vision du monde, de nous conforter dans nos choix et de nous donner confiance.


Néanmoins, certaines croyances peuvent présenter des aspects négatifs. On parle alors de croyances limitantes parce qu’elles vont nous limiter dans nos possibilités (croyances sur nous-mêmes ou le monde) ou limiter le potentiel ou nos relations avec les autres (croyances sur les autres).


Exemples :

  • Les différences de résultats que l’on observe dans la résolution d’un problème de mathématiques par des petites filles: lorsqu’on présente le même exercice comme étant de la géométrie, les résultats sont moins bons que lorsqu’on le présente comme un exercice de dessin, les petites filles semblent en effet avoir intégré la croyance limitante que "les filles ne sont pas bonnes en mathématiques"



  • Un petit garçon à qui s’interdit de pratiquer un centre d’intérêt parce qu’on lui dit que "la danse ce n’est pas pour les garçons"

  • Ne pas m’autoriser à prendre des cours de chants parce que "je ne sais pas chanter"


Par ces exemples, on image aisément les impacts que peuvent avoir les croyances sur notre orientation professionnelle et nos choix de carrière: nous nous fermons certaines portes à cause de nos croyances ; nous échouons, parce que dès le départ, nous (où quelqu’un d’autre) manquions de confiance en notre capacité à réussir.


Frédérique Weixler (dans « L’orientation scolaire, paradoxes, mythes et défis ») l’explique:

« Des expériences très simples sous forme de jeux de rôle organisées concernant le poids des représentations dans des décisions d’orientation sont éloquentes : à partir du même dossier (bulletins avec notes et appréciations) on demande à des équipes éducatives de proposer des voies d’orientation à des élèves en changeant seulement le prénom (garçon/fille, origine…). Les équipes sont très souvent surprises de constater qu’elles délivrent des conseils et décisions en fonction du sexe ou du nom de famille avec de très bonnes raisons et intentions. Par exemple, pour le même dossier, les arguments pour décider des voies d’orientation différentes sont les suivants : "il peut aller en seconde générale, il a de la réserve" et "elle fait tout ce qu’elle peut, une seconde professionnelle est préférable pour assurer sa réussite".

Comment ramollir ses croyances limitantes ?


Il est très difficile de déconstruire totalement ses croyances, néanmoins, il nous est possible de petit à petit les ramollir ou de les dépasser, afin de ne pas être guidées uniquement par elles mais plutôt de faire des choix éclairés.


La première étape est bien sûr la prise de conscience de ma croyance par un travail d’observation de soi: lorsque j’emploie des expressions toutes faites ou des mots comme "toujours", "jamais", "c’est bien / ce n’est pas bien de…", "il faut / il ne faut pas…", je suis en présence d’une croyance.



Ensuite, une fois la croyance identifiée, je peux essayer de la ramollir : si j’observe une fois que ma croyance est infondée, puis une deuxième, une troisième fois… cette croyance limitante va petit à petit perdre de sa force et j’aurai la capacité de voir la réalité avec un autre filtre, d’autres lunettes.


Ceci est possible tout simplement en cherchant des contre-exemples, en me renseignant : par des recherches, des lectures, des podcasts, des rencontres… Frédérique Weixler donne également un autre précieux conseil: "on peut modifier ses croyances pour les mettre en phase avec l’information contradictoire dans une démarche de rationalisation : par exemple, ce métier n’est pas fait pour les garçons, or je viens de rencontrer au forum des métier un homme qui l’exerce donc j’évolue dans mes représentations et je l’envisage comme possible". Ainsi je me construis un nouvel imaginaire, avec de nouveaux champs des possibles.


D’autre part, si vous êtes parents, un premier conseil est d’éviter au maximum de transmettre et d’argumenter à partir de croyances: le résultat peut aller du manque de confiance en soi de votre enfant jusqu’au conflit. En effet, lorsque la discussion devient un échange de croyances – que par définition chacun pense comme étant des vérités absolues – elle n’a que peu de chance d’aboutir sur quelque chose de constructif.



Les treize mythes de l'orientation

Pour vous aider à identifier certaines de vos croyances, je vous propose la liste suivante. Les chercheurs Dorn & Welch ont identifié une liste de treize mythes liés à l’orientation professionnelle.


Je vous invite à réfléchir aux mythes auxquels vous croyez et surtout aux impacts qu’ils ont pu avoir / qu’ils ont aujourd’hui sur votre orientation professionnelle.


Ceux-ci feront peut-être échos avec des injonctions reçues par votre éducation ou vous donnerons peut-être des explications par rapport à votre situation actuelle (si vous vous sentez bloqué.e dans un projet de réorientation par exemple) ou par rapport à l'orientation scolaire de votre enfant (les conflits parents/enfants à ce sujets peuvent en effet provenir d'un décalage entre les croyances des uns et des autres).


13 Mythes de l'orientation professionnelle. Trouver son orientation professionnelle

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